Périgueux hors course à l’Unesco : l’ancien maire Antoine Audi relance le débat

Périgueux a manqué le label Unesco des Villes créatives en gastronomie. L’ancien maire, Antoine Audi, relance la controverse et pousse à s’interroger : projets freinés, ambitions bousculées… et maintenant, on fait quoi ?

Dans une ville où les marchés sentent la truffe et la noisette grillée, la politique locale a parfois le goût sucré-salé des grands dîners. L’échec à l’Unesco n’efface ni la vitalité des artisans ni l’appétit des événements gourmands, mais il ouvre une brèche : quelles priorités, quels leviers, quels récits pour continuer à faire rayonner Périgueux ? Entre la vente de la « maison brûlée », pivot symbolique de l’ancienne Manufacture gourmande, les débats sur Péri’meuh et la truffière de l’Arsault, et l’annonce d’un réseau de buralistes bienveillants, le menu est chargé. Tu trouveras ici des clés concrètes pour comprendre le dossier, distinguer le bruit de fond du fond de sauce, et te projeter utilement, que tu sois curieux, pro de bouche ou en repérage pour un prochain séjour dans le Sud-Ouest.

Périgueux hors course à l’Unesco : comprendre le revers et ses conséquences locales

Le refus de l’Unesco a surpris nombre d’observateurs. Une lettre négative est arrivée fin octobre, laissant la municipalité dans l’incertitude sur les motifs précis. Les candidatures au réseau des Villes créatives se jouent pourtant sur des critères clairs : visibilité internationale, coopération, ancrage culturel vivant, programmation exigeante et durable. Tu l’imagines : quand on parle gastronomie, Périgueux part avec un terroir solide. Mais un dossier, c’est aussi une démonstration, des preuves d’impact et un plan de rayonnement.

La réponse a nourri un jeu de ping-pong politique. Antoine Audi a accusé la majorité actuelle d’avoir dilué l’élan impulsé sous sa mandature. Le maire en place, Émeric Lavitola, assume sa déception, mais invite à la prudence : difficile d’affirmer la raison précise du rejet. En creux, un cap apparaît : renforcer les jumelages, mieux structurer la médiation culinaire, consolider les projets déjà lancés (restauration bio-locale dans la ville, médiathèque gourmande). Autrement dit, faire du solide, mesurable, régulier.

Pour bien saisir l’impact, imagine Camille, cheffe d’un bistrot à deux pas de la cathédrale : pas de label, certes, mais des salles pleines quand la ville vit au rythme des salons et marchés. Le manque de label n’est pas un couperet ; c’est un aiguillon. Les acteurs économiques peuvent s’appuyer sur des temps forts existants, comme le Festival du Livre Gourmand ou l’énergie des confréries culinaires du Périgord, pour amplifier l’écho médiatique. Le label est un accélérateur ; l’écosystème local, la vraie base.

Ce qui a pu coincer côté Unesco

Le jury scrute la capacité à coopérer au-delà du périmètre municipal, l’inscription du patrimoine culinaire dans le quotidien (écoles, tiers-lieux, bibliothèques), l’inclusion, la durabilité et la dimension internationale. Un bon dossier met en récit des preuves : échanges avec des villes jumelles, résidences de chefs, publications, formations, et bilans chiffrés. Dans ce contexte, un point faible suffit à faire basculer.

• 🍽️ Mettre en avant des données d’impact (fréquentation, emplois créés, circuits courts).
• 🌍 Développer des coopérations visibles (chefs invités, co-programmations, ateliers citoyens).
• 📚 Ancrer la culture culinaire via une médiathèque gourmande et des parcours éducatifs.
• 🧑‍🍳 Appuyer sur des événements phares comme le passage de François-Régis Gaudry au Livre Gourmand.

Pour nourrir la réflexion, cette vidéo permet de saisir les codes d’un dossier culturel ambitieux et ouvert.

En clair : le refus n’est pas une fin, c’est un diagnostic à transformer en trajectoire utile. La section suivante plonge dans l’étincelle du débat : le projet de « Manufacture gourmande » et la fameuse « maison brûlée ».

Antoine Audi relance le débat : de la « maison brûlée » à la Manufacture gourmande

Dans le paysage périgourdin, le 12 avenue Daumesnil fait figure de madeleine — mais noircie. Incendié en 2003, restauré sous Michel Moyrand, ce bâtiment surnommé « maison brûlée » a hébergé l’association de préfiguration d’une grande halle culinaire, la « Manufacture gourmande », supposée animer le parking Mauvard. Sa vente annoncée, à 138 000 euros, a ravivé la tension politique. Pour Antoine Audi, ce lieu est un symbole : l’embrayage manqué d’un projet structurant. Pour la majorité, c’est un actif vacant depuis trois ans, à l’entretien coûteux, alors que la ville gère déjà un vaste parc immobilier.

Ce genre de dossier public nécessite un équilibre entre vision et réalisme. Une halle gourmande bien conçue peut attirer résidents et touristes, donner une adresse à l’identité locale, fluidifier la chaîne producteur-restaurateur. Mais la réussite repose sur des piliers concrets : gouvernance, volume d’offres, horaires, liens avec les événements de la ville, et un storytelling consistant. L’exemple de Léo, artisan boulanger passé par des maisons à forte identité, le prouve : sans communauté d’acteurs motivés, pas d’âme. Découvre au passage comment un réseau d’enseignes peut animer un quartier, comme on l’a vu lors de l’inauguration d’une boulangerie Feuillette qui dynamise sa zone.

Que dit ce cas sur la stratégie culinaire de la ville ?

Il révèle une ligne de fracture : faut-il prioriser un grand équipement identitaire ou multiplier des actions diffuses (cantines, médiathèque gourmande, résidences de chefs, marchés thématiques) ? La bonne réponse tient souvent dans le « et ». Une halle ancrée dans un calendrier vivant — Livre Gourmand, Péri’meuh, saisons des cèpes — devient un totem utile. Sans cela, elle devient une coquille joliment coûteuse.

• 🏛️ Patrimoine réhabilité : valoriser la « maison brûlée » comme lieu de mémoire active.
• 🧺 Offre vivante : producteurs, cuisines ouvertes, ateliers dégustation.
• 🧭 Calendrier : synergies avec le Livre Gourmand et les saisons.
• 💶 Modèle économique : loyers, cofinancements, mécénat local.

Dernier point : le slogan « Make Périgueux Great Again » a fait sourire et grincer. Il montre qu’au-delà des joutes, l’essentiel reste d’assumer un cap lisible, positif et inclusif. La prochaine section passe à l’offensive concrète : comment rebondir, label ou pas.

Gastronomie périgourdine et stratégie: comment rebondir sans label Unesco

Sans label, la feuille de route tient en quatre mots : régularité, coopération, mesure, récit. Régularité, parce que la culture culinaire vit de rendez-vous récurrents ; coopération, pour sortir de l’entre-soi ; mesure, pour convaincre partenaires et financeurs ; récit, pour donner envie. Tu peux l’observer au Festival du Livre Gourmand de Périgueux : quand éditeurs, chefs, artisans et confréries se rencontrent, l’alchimie attire familles, curieux et médias. Le rebond consiste à faire de ce type d’événement un socle, pas une exception.

La médiathèque gourmande annoncée par la ville est une pépite potentielle : club de lecture du goût, archives vivantes du Périgord, rencontres de chefs, ateliers enfants, podcasts, recettes de saison… Imagine un cycle « de la truffe au cèpe », avec maraudes en forêt et cuisine finale. Pour rester au plus près des saisons, rien de tel que de suivre les signaux du terrain, comme les poussées de cèpes en Dordogne, précieuses pour caler marchés éphémères et menus thématiques.

Plan d’action simple et utile

Un rebond utile ne dépend pas que de la mairie. Les restaurateurs, producteurs, écoles, libraires, organisateurs d’événements, tous peuvent brancher leurs idées au même transformateur.

• 📆 Trimestrialiser les temps forts (automne cèpes, hiver truffes, printemps herbes, été barbecue local).
• 🧒 Éduquer via des ateliers cantines + médiathèque gourmande.
• 🔗 Jumeler des dîners croisés avec villes amies pour nourrir l’international.
• 📝 Mesurer : visiteurs, paniers moyens, retombées presse, retours des pros.
• 📚 Capitaliser sur des têtes d’affiche — par exemple la dynamique autour de François‑Régis Gaudry.

Pour aller plus loin en inspiration, cette recherche vidéo offre un panorama d’initiatives gastronomiques territoriales qui fonctionnent.

Un dernier conseil à garder en tête : la crédibilité se gagne par le quotidien. Un plat bien sourcé, un marché bien signalé, une histoire bien racontée : c’est là que se joue la différence, label ou pas.

Péri’meuh, truffière de l’Arsault et buralistes bienveillants : quels marqueurs pour une ville qui se cherche ?

Antoine Audi pointe trois marqueurs : la grande fête agricole urbaine Péri’meuh (annulée puis relancée), la truffière de l’Arsault jugée négligée, et, loin de la cuisine mais proche de l’humain, l’adhésion au réseau des buralistes bienveillants. Ces sujets peuvent paraître hétéroclites ; ils dessinent pourtant une même question : comment une ville incarne-t-elle son identité, dans la rue, à table, et dans ses services au public ?

Péri’meuh, c’est la rencontre directe entre citadins et élevage. Les enfants qui caressent un veau, les familles qui découvrent les métiers, un banquet géant… En période d’incertitudes agricoles, ces moments sont essentiels. La truffière, elle, est un symbole puissant du Périgord : éducation, science du sol, météo, patience. Ce patrimoine vivant doit être animé, expliqué, ouvert. Quant au réseau des buralistes bienveillants, il n’a rien de folklorique : former des commerçants à repérer des personnes en difficulté cognitive, les orienter vers un référent du CCAS et France Alzheimer Dordogne, c’est une manière douce et concrète de prendre soin de la ville.

Relier ces marqueurs à une stratégie lisible

Le fil conducteur, c’est la proximité. Une politique culinaire forte ne se limite pas aux chefs étoilés : elle se voit dans les kiosques, les marchés, les bistrots de quartier, les librairies pendant le Livre Gourmand, et les circuits pédagogiques. Pour que Péri’meuh et la truffière ne soient pas perçues comme des reliques symboliques, il faut les relier à des usages : ateliers cuisine, parcours scolaires, tables rondes, résidences d’agriculteurs en ville.

• 🐄 Péri’meuh : ateliers du goût, banquet zéro gaspi, rencontres éleveurs-cuisiniers.
• 🖤 Truffière de l’Arsault : visites guidées, récoltes participatives, cuisine de saison.
• 🧠 Buralistes bienveillants : formation continue, signalétique claire, relais vers le CCAS.
• 📚 Synergie : adosser tout cela au Livre Gourmand pour toucher familles et pros.

Tu veux te connecter à ce patrimoine sans filtre ? Plonge dans les traditions culinaires de Dordogne et repère les périodes clés de récolte (de la truffe au cèpe). Ce sont des portes d’entrée idéales pour vivre la ville autrement. Prochaine étape : transformer l’image de Périgueux en voyage à ciel ouvert.

Tourisme et image de marque : cap sur un rayonnement à la sauce Sud-Ouest

Rayonner, c’est raconter une histoire que l’on peut vivre en trois jours. Le visiteur veut des gestes simples, des rencontres, des plats justes. Un itinéraire bien pensé à Périgueux s’appuie sur les marchés, la cathédrale, les tables bistronomiques, les librairies pendant le Livre Gourmand, et des échappées vers les truffières et la vallée. Les budgets serrés ne sont pas un frein : il existe des astuces pour organiser un road-trip en France pas cher, avec du plaisir et du sens.

Le secret, c’est la saisonnalité. L’automne sent la sous-bois ; l’hiver, la truffe ; le printemps, les herbes fines ; l’été, le canelé qui craque. Les artisans savent donner le ton, comme une boulangerie créative capable de transformer un quartier. Et parce que la culture pop rencontre parfois la tradition, un clin d’œil philatélique autour d’une viennoiserie peut devenir une belle accroche, comme ce timbre croissant qui a fait parler de la gourmandise à l’échelle nationale.

Itinéraire express pour goûter Périgueux en 72 heures

Voici un canevas modulable pour un week-end. Prends-le comme une base et adapte selon la météo, les marchés, les expos.

• 🗓️ Jour 1 : marché central, déjeuner bistrot terroir, balade patrimoniale, librairie gourmande.
• 🍷 Jour 2 : atelier cuisine locale, dîner chez un chef, verre chez un caviste.
• 🌳 Jour 3 : escapade truffière ou cueillette selon saison, pique-nique local.

Envie de saisir le ton d’un festival culinaire qui fait parler de lui ? Cette recherche t’aide à repérer extraits et coulisses.

En filigrane : le vrai luxe, c’est le temps bien rempli. Un carnet d’adresses court, des produits nets, des rencontres vraies : c’est ça, l’art de vivre périgourdin accessible.

De la polémique au concret : transformer le débat en résultats utiles

Le débat relancé par Antoine Audi a une vertu : obliger à nommer des priorités et des méthodes. Oui, il y a de la nostalgie chez certains, de l’ironie chez d’autres. Mais l’avenir appartient aux villes qui mesurent, ajustent, s’ouvrent. Transformer un revers Unesco en moteur exige un pacte clair entre acteurs : la mairie donne la méthode et le calendrier, les pros de bouche apportent le feu, les associations créent le lien, les habitants valident par leur appétit.

Concrètement, une « feuille de route 12 mois » permet d’embarquer tout le monde. Les rendez-vous fixes (Livre Gourmand, Péri’meuh) deviennent des épines dorsales. Les actions éducatives (cantines, médiathèque) créent un socle. Les coopérations (jumelages, échanges de chefs) nourrissent le dossier d’une candidature éventuellement reconduite. Et la ville communique mieux, par des bilans visuels simples et des récits sincères, sans promesse magique.

Check-list minimaliste pour passer à l’action dès maintenant

Tu peux t’y mettre à ton échelle, que tu sois chef, prof, producteur ou juste gourmand.

• ✅ Liste tes 3 moments forts de l’année et branche-les au calendrier de la ville.
• ✅ Rapproche-toi d’un événement existant (ex. Livre Gourmand) pour co-créer une animation.
• ✅ Propose un atelier de saison (cèpes, pâte feuilletée, truffe) et partage le bilan.
• ✅ Raconte ton histoire en 5 photos et 1 recette, sans chichi.

Une chose à faire tout de suite : choisis un prochain marché, liste 3 stands à visiter, et prévois un dîner maison avec un produit phare. Simple, concret, satisfaisant.

Pourquoi Périgueux a-t-elle été recalée par l’Unesco ?

Le jury ne motive pas systématiquement sa décision. En général, les points sensibles concernent la coopération internationale, l’impact mesuré dans la durée, l’éducation au goût et la capacité à porter un récit culturel vivant. La ville annonce vouloir renforcer les jumelages, la médiation culinaire et capitaliser sur des actions existantes pour clarifier sa trajectoire.

La vente de la « maison brûlée » enterre-t-elle la Manufacture gourmande ?

Pas forcément. La cession d’un actif vacant peut s’accompagner d’engagements d’animation. Une relance pragmatique passerait par des marchés pop-up, un calendrier commun et des données d’impact. L’important est de tester, mesurer et ajuster avant d’investir lourdement.

Péri’meuh est-elle utile pour le rayonnement culinaire ?

Oui, si l’événement est relié à l’éducation au goût, aux producteurs locaux et à une programmation cohérente avec les autres temps forts (Livre Gourmand, saisons des cèpes). Hors sol, l’effet s’éteint vite ; ancré dans la vie locale, il crée de la fierté et des retombées.

Que peut faire un restaurateur ou un producteur dès ce mois-ci ?

Monter une animation de saison (cèpes, truffe, viennoiseries), s’adosser à un événement existant, afficher l’origine des produits, raconter une recette fétiche et partager un mini-bilan d’impact. Ces gestes simples créent de la valeur sans attendre.

Où trouver des idées et adresses pour découvrir Périgueux ?

Explore le Festival du Livre Gourmand et ses coulisses, les confréries, les marchés, et des ressources pratico-pratiques comme un guide pour un road-trip en France à petit budget. Ces contenus aident à bâtir un séjour gourmand authentique.